Suren Erkman: Il y avait une ambiance assez étonnante parce qu’il y avait des attentes, il y avait un monde incroyable. Peut-être pour une personne qui était là vraiment pour négocier, il y en avait dix qui étaient là simplement pour suivre les négociations, pour faire de la communication, pour militer. Mais en fait, le travail lui même était fait par un petit nombre de personnes proprement dit. Il y avait une ambiance vraiment sur-excitée. Il y a longtemps qu’on avait pas vu une ambiance aussi surchauffée dans une négociation internationale, en tout cas sur l’environnement. C’est ce qui fait que beaucoup de gens ont été très déçus parce que le résultat n’a rien à voir avec la manière dont on a fait mousser le sommet de Copenhague, comme si en gros la vie de la planète allait en dépendre. Ce qui évidemment n’était pas le cas. Donc il y a eut une surenchère rhétorique exagérée avant, ce qui fait qu’on a l’impression que c’était vraiment un désastre. Mais en fait, c’était une réunion normale dans la succession des réunions de la convention sur le climat et les choses suivent leurs cours. Mais il fallait pas s’attendre a ce que le destin de la planète soit modifié par Copenhague.
Alors il faut reconnaître que ces décisions sont extrêmement peu concrètes et que surtout il n’y a pas grand chose. En fait, l’essentiel qui a été décidé pour le moment, c’est qu’ils allaient continuer les discussions. Il y a bien eut quelques engagements pris, mais c’est des engagements tout a fait indicatifs. Il faut quand même reconnaître que les résultats ont été vraiment très très faibles. On peut se demander dans quelle mesure aujourd’hui il n’y a pas un risque de voir tout ce processus autour de la lutte contre les changements climatiques se ralentir, voir même un petit peu se dissoudre. Ce qui veut pas dire que les états séparément vont pas faire des choses en eux-mêmes ou agir à l’échelle d’alliances plus régionales. Là ce qui est en ce moment un peu en question c’est le processus mondial global. Il y a d’autres approches possibles, elles sont pas forcément catastrophiques. Mais cette idée que tout les pays de la planète ensembles vont prendre des mesures spectaculaires, on voit qu’en fait, ça c’est pas faisable.
Mars 2010, Lausanne UNIL
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