Vincent Courtillot – « climatoscepticisme » ou lorsqu’un scientifique donne un coup de pied aux idées reçues


décembre 8th, 2009 par Patricia

Vincent Courtillod, professeur de géophysique, membre de l’Académie des Sciences, président du Conseil Scientifique de la Ville de Paris, un scientifique français qui se fait fort de remettre en question la théorie communément acceptée du réchauffement climatique.

Sceptique, il a analysé en détail les conclusions du rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). En résulte une controverse sur les causes du réchauffement climatique. Selon Vincent Courtillot, certes, l’activité humaine a sa part de responsabilité dans le dérèglement climatique. Néanmoins, il y aurait un lien entre climat, activité solaire et magnétisme terrestre. Phénomènes observés sur une durée de temps géologique (on parle de milliers voire de millions d’années), ce qui permet une meilleure évaluation de la situation.

Info ? intox ? une démarche qui a le mérite de forcer à une réflexion plus profonde et à ne pas se fier aveuglément à des données scientifiques. Après tout, avant Darwin, l’humanité n’était-elle pas convaincue de la théorie de créationnisme ?


Tags: , , , , , ,


3 réponses à “Vincent Courtillot – « climatoscepticisme » ou lorsqu’un scientifique donne un coup de pied aux idées reçues”

Benoît Frund

Se fier aveuglément aux données scientifiques, des idées reçues? Croyez-vous vraiment que le GIEC se fie aveuglément à quoi que ce soit ou qu’il travaille sur des idées reçues? Hélas non, soyons sérieux! Tous les meilleurs climatos et physiciens du climat se tromperaient et Courtillot, avec son collègue Allègre, seraient les seuls à voir juste?
M. Courtillot cultive une posture qui est plus proche de celle des créationnistes, précisément. Nier l’évidence scientifique, c’est chouette et ça plaît aux journalistes. Mais ce n’est pas sérieux.

Patricia

Vincent Courtillot fait sans doute partie de ces dissidents de la science qui bousculent les théories communément admises. Son approche ouvre une voie de réflexion que chacun est libre de suivre ou non.
Les idées de Darwin ont été à l’époque controversées, parfois même assimilées à de l’hérésie. Einstein, père de la mécanique quantique et de la théorie de la relativité, a été recalé de l’EPFZ , son niveau ayant été jugé insuffisant. Galilée, après moult attaques de ses pairs, a été condamné à la prison à vie par l’inquisition et le pouvoir en place pour avoir soutenu la thèse que la Terre tourne autour du Soleil. Dans l’Antiquité, diverses théories quant à la forme de la Terre se sont confrontées : les partisans de la rotondité ont été montrés du doigt.
Le caractère subversif attribué à certaines théories repose souvent sur la difficulté d’en appréhender l’amplitude faute de connaissances et de preuves suffisantes.
C’est avec pragmatisme et un certain recul que toute théorie mérite d’être considérée, car toute théorie scientifique reste valable tant que son contraire n’a pas été démontré. Dans ce registre, il est indéniable que l’activité humaine a un impact démontré sur le réchauffement climatique et que l’Homme doit désormais prendre toutes les mesures nécessaires afin d’enrayer son influence néfaste et d’assurer la pérennité de son espèce et de sa planète. L’avenir nous démontrera si nos connaissances, nos conjectures, nos doutes, nos suppositions et nos théories en matière de climat étaient fondés.
L’essentiel étant de pouvoir, sans jugement, explorer toutes les pistes et de trouver une réponse capable de nous aider à surmonter la tourmente climatique dans laquelle nous sommes embourbés.

Benoît Frund

Permettez-moi de continuer la discussion, même avec quelques semaines de décalage.

Je comprends bien votre souci d’explorer toutes les pistes possibles et d’essayer de dresser un panorama sérieux de l’état de la question. Mais je ne peux pas admettre que vous compariez Courtillot à Darwin ou à Galilée. A l’époque, Darwin était confronté à un discours religieux, dogmatique. Courtillot utilise les outils de la science pour faire passer des idées politiques. Il faudrait plutôt le comparer aux créationnistes qui, envers et contre tout, cherchent à montrer par la science que dieu existe, quitte à mélanger deux formes de discours qui ne peuvent fondamentalement pas se rejoindre.

Comme vous le dites, une théorie scientifique reste valable tant qu’elle n’a pas été démontée par une autre. Or, le GIEC fonctionne exactement sur ce principe. Des milliers de laboratoires et de scientifiques à travers le monde confrontent leurs observations et leurs théories (différentes) pour parvenir, par approches successives, à un consensus. C’est une des premières organisations scientifiques modernes qui fonctionne réellement sur ce principe. Contrairement à ce qu’on prétend trop souvent, le GIEC n’est pas un courant scientifique et ne défend pas une seule théorie. Ses membres arrivent à des conclusions convergentes, mais pas unanimes. Elles n’ont pas de composante politique, elles cherchent juste à dire l’état de connaissance de la science climatique aujourd’hui.

Ce que dit Courtillot n’a rien de subversif, c’est juste de la manipulation de chiffres pour défendre une thèse: l’origine du réchauffement n’est pas humain. Et on voit bien en quoi cette conclusion peut arranger beaucoup de monde.

Laisser un commentaire