Sébastien Meer – fondateur du Jardin Potager


Sébastien Meer: Le gros problème quand vous passez dans l’agriculture bio maintenant, c’est que quand vous écoulez vos produits dans les supermarchés, quels qu’ils soient, vous passez par une phase de reconversion qui est de trois ans. Il faut savoir qu’en Suisse, quand vous avez un domaine qui est déjà en agriculture conventionnelle, donc déjà très propre (vous avez moins d’intrants),  pour passer de cette étape à l’étape bio, il faut compter au moins trois ans de reconversion. Vous êtes alors en reconversion et devez passer l’ensemble du domaine en bio : à savoir que si sur votre domaine il y a un poulailler non bio, vous ne pouvez pas prétendre à être bio. Ce qui est très exigeant. Les agriculteurs font l’effort de passer en bio, mais les supermarchés les paient comme s’ils n’étaient pas bio. Donc, beaucoup d’agriculteurs ne veulent pas fournir cet effort, vu qu’ils ne seront pas rémunérés pour le travail qu’ils vont fournir pour cette reconversion. C’est là qu’on trouvait qu’il était intéressant pour une association (par exemple le Jardin Potager) de soutenir (***) cette reconversion en trouvant des personnes dans la masses des consommateurs intéressées par le soutien du passage de non bio à bio. D’où l’intérêt d’une structure type ACP, à savoir assurer ce tampon difficile qui est la raison pour laquelle les agriculteurs ne passent souvent pas en bio.

(***) En ce qui concerne le projet du Jardin Potager, Gilles Roch, agriculteur, était déjà certifié bio. La reconversion en bio n’est aujourd’hui par soutenue. Il serait intéressant qu’elle le devienne dans le cadre d’une structure faîtière comme la FRACP.

Décembre 2009, Ballens

Interview réalisé dans le cadre du Podcast #2 sur l’agriculture contractuelle de proximité

Laisser un commentaire